Loën, notre petit dernier (4 kg…), vient de naître vendredi soir à la maison (comme ses deux grandes sœurs Chloé, 5 ans et demi, et Angèle, 3 ans et demi). Tout s'est bien passé, nous nageons dans le bonheur !
Le récit de la maman se trouve ici.
Nous avions passé un vendredi assez occupé. La maison était prête, nous aussi, voire même impatients ! J'étais en train de préparer le repas du soir, et j'allais mettre la table pour les petites, ou les grandes devrais-je dire.
Tiphaine me dit alors :
En fait non, elles ne mangent pas à la maison !
Ça y est, le jour tant attendu s'annonce ! J'appelle nos voisins (merci les voisins Sarah, David et leurs deux enfants) pour qu'ils récupèrent Chloé et Angèle. Je les laisse un peu en plan, j'imagine assez bien ce qu'il m'attend, mine de rien c'est le troisième accouchement à domicile.
Pas manqué, les contractions s'installent, sont rapprochées et de plus en plus soutenues. Je nous sers une part de quiche que je venais de préparer, et dit à Tiphaine de prendre des forces pour l'accouchement.
Le marathon démarre, Tiphaine grignote des fruits secs mais n'a pas trop faim. De mon côté, je gère les contractions 😀. Un petit massage et des encouragements pendant l'effort. Puis quelques minutes de repos pour Tiphaine, j'enfourne une immense bouchée de quiche pour ensuite courir à l'installation de la maison : gonflage de piscine d'accouchement, gestion du remplissage, installation de bougies, préparation de la maison en mode cocon, mise en route de la musique, lumière douce dans le salon et dans la chambre, installation de coupelles de fruits secs, amandes au chocolat et autres petites nourritures agréables, mais aussi faire de la place pour l'accouchement en enlevant les traces de vie de famille avec deux petites filles (comprendre entasser les affaires des filles dans leur salle de jeu et faire un rapide débarrassage des affaires au sol 😀).
Il faut s'imaginer la scène, passées quelques dizaines de secondes occupé à mes activités, j'entendais la prochaine contraction arriver. Je laissais tout en plan et partais en courant rejoindre ma douce Tiphaine qui elle aussi ne s'ennuyait pas ! Re-massage et encouragements pendant que j'observe les contractions se rapprocher de plus en plus avec une intensité de plus en plus forte. Là, c'était du sérieux.
Nous appelons Isa, la sage-femme qui a accouché nos trois enfants, pour lui dire que les contractions sont bien installées et qu'il faut venir. Elle me dit qu'elle décolle dans un petit quart d'heure, elle sera donc là dans une heure.
Tiphaine sent monter les sensations, et espère qu'Isa sera là rapidement. Elle finit par me demander quand elle arrive. Je lui réponds :
Dans dix minutes ou un quart d'heure, j'ai appelé Isa il y a plus d'une demi-heure.
C'était un petit mensonge d'encouragement, certes j'avais contacté Isa depuis plus de trente minutes (genre 35 minutes !), mais je savais bien qu'elle ne serait pas là avant une autre demi-heure. Mais Tiphaine n'ayant pas de montre, ce genre de détail non vérifiable est finalement pas important. Ce qui compte vraiment, c'est que Tiphaine soit rassurée, Isa arrive bientôt.
Effectivement, Isa arrive. Sa voiture est en panne, heureusement sa maman lui a prêté une petite voiture en attendant. Elle est remplie de matériel, Isa n'a pas tout emmené, ce qui est gros et non indispensable n'est pas là, et la suite prouvera qu'elle avait raison de ne pas s'encombrer.
Nous avions sagement attendu Isa avant que Tiphaine aille dans la piscine, nous savions que cela pouvait grandement accélérer l'arrivée de bébé. Il était donc préférable d'être accompagnés !
Tiphaine plonge, enfin escalade péniblement le bord gonflé de la piscine et se retrouve au chaud dans l'eau qui lui soulage immédiatement son ventre. L'eau semble très chaude malgré le thermomètre indiquant la température idéale. En tout cas, Tiphaine est soulagée, l'anesthésie naturelle fait effet et Isa est parmi nous.
Notre sage-femme nous avait fourni une liste de course à réaliser avant l'accouchement, et dessus se trouve entre autres un spray d'eau minérale. Tiphaine s'était demandé à quoi cela servait (ce n'est que notre troisième accouchement à la maison 😀) et a acheté une toute petite bouteille. Finalement, l'utilité de ce flacon magique est assez vite apparue, un pschitt rafraîchissant était régulièrement pulvérisé sur le visage et le dos de Tiphaine pour son plus grand bonheur. Malheureusement, nous viendrons à bout de la bouteille. Par chance, il nous restait le grand spray que nous avions utilisé lors de l'accouchement de Chloé, comme quoi tout garder a parfois du bon. Mais très vite la bouteille fut vide. Nous avons alors sorti l'artillerie lourde : des gants et des serviettes humides que nous avons passées sur le corps et le visage de Tiphaine pour la rafraîchir.
Tiphaine sort maintenant de la piscine, il y fait trop chaud pour y reprendre ses esprits. Quelques petites minutes de répit s'ensuivent alors que se prépare déjà l'expulsion. Isa n'est pourtant pas là depuis longtemps.
Loën, le futur nouveau-né toujours bien au chaud dans le ventre de sa maman, était pressé d'essayer la pédagogie Montessori. Cela tombe à pic, nous avons ce qu'il faut. Isa se saisit d'un atelier de poinçonnage, qui cependant ne convient pas aux enfants de moins de trois ans. Peu importe, l'emballage cartonné fera office d'un excellent éventail, c'est ça aussi Montessori : savoir s'adapter à la situation !
Tiphaine est maintenant allongée sur le canapé. Nous attaquons les dernières contractions quand tout à coup des cheveux apparaissent et voici le début de la tête, presque sortie, qui décide de faire une pause dans cette position en attendant la contraction finale ! C'est dans ces moments qu'on a envie de féliciter les mamans. Quelques instants plus tard, le dernier effort va démarrer. Isa me dit de ralentir la sortie du bébé pour ne pas abîmer la maman, j'avais signalé à Isa lors de précédents échanges que je souhaitais encore participer activement à l'accouchement. Elle me fait poser la main sur le crâne du bébé en poussant légèrement le bébé vers l'intérieur. La dernière poussée commence et très vite la tête de notre bébé Loën apparaît entièrement. Là, Isa me dit :
Tire le bébé maintenant !
Mais comment ? Il n'y a pas de poignées ! Je ne veux pas martyriser ce petit bout de chou, mais je comprends bien qu'il faut aider la maman. Je me saisis du bas de sa mâchoire et de l'arrière de la tête et commence à tirer légèrement. Cela suffit à enclencher les épaules et quelques instants plus tard, Loën était là. Isa et moi le posons sur le ventre de sa maman et nous commençons à l'accueillir dans l'émotion de nos voix. Nous le caressons et l'essuyons un peu. Le beau bébé était parmi nous, le moment magique est indescriptible. Cela faisait à peine plus d'une heure qu'Isa était là, Loën nous a rejoint à 21h40.
Isa nous dit :
C'est un beau bébé ! Il doit faire dans les 4 kilos !
La suite nous dira qu'elle avait raison, la pesée règlementaire de Loën nous précisera que notre bébé pèse quatre kilos tout pile ! Un accouchement court et intense d'un gros bébé, ce n'est pas de tout repos pour la maman. Nous avons eu droit à 33 % gratuits, Loën pèse un kilo de plus que ses sœurs à leurs naissances.
Après cette contemplation du bébé, peau à peau avec sa maman, Isa me tend des ciseaux. C'est l'heure pour moi de couper le cordon ombilical. Isa me dit d'enlever mon T-shirt, je vais enfin avoir mon bébé contre ma peau, ce rituel si agréable. La chaleur du bébé, ses petits mouvements, ses petits bruits, que d'émotions. Loën a respecté la tradition familiale, il m'a fait pipi dessus pendant ce moment, tout comme ses sœurs ! Cela n'enlève rien à la magie de ces instants.
Pendant ce temps, c'est l'expulsion du placenta qui se passe assez bien. Tiphaine n'aura finalement pas de points de suture, c'est incroyable comme la nature est bien faite. Loën attaque alors sa première tétée, puis Isa et moi nous lançons dans quelques démarches administratives. Vers 23 heures, j'accompagne Isa à sa voiture. Il venait de pleuvoir et elle s'était garée au mauvais endroit, en chargeant sa voiture, elle marche dans une grosse flaque d'eau et a la chaussure trempée ! C'est bon, le bébé a été arrosé ! Je pars me coucher et rejoindre Tiphaine et Loën au lit. Dans l'excitation, nous parlons jusqu'à plus d'une heure du matin, avant de dormir pour cette première nuit avec lui.
Les filles, chez les voisins, se sont couchées, sans le savoir, juste avant la naissance de Loën. Mais à 6h30 elles sont debout, excitées à l'idée d'avoir un petit frère ou une petite sœur. À cette heure-là, quasiment personne n'était au courant de la naissance, pas même les voisins. Nous dormions encore, car oui, nous avons pu dormir un peu. Les filles partent avec les voisins fêter la naissance, enfin plutôt l'inauguration du marché du village. Nous aurons maintenant un marché tous les samedis. Mais très vite elles insistent pour venir nous voir, nous prévenons les voisins vers 9h30 que Loën nous a rejoint. Les filles arrivent découvrir leur petit frère, de nouveau un chouette moment !
Tout comme l'avait fait Angèle à sa naissance pour Chloé, Loën avait prévu des cadeaux pour ses grandes sœurs. Elles sont ravies de cette attention, c'est vraiment trop bien d'avoir un petit frère !
Nous profitons de chaque instant avec notre merveille.
Le lundi, je prévoyais de me lancer dans une grande aventure, la déclaration à la mairie de la naissance de Loën. J'entre dans la mairie et annonce :
J'arrive pour une chose peu commune, je viens déclarer la naissance d'un petit bébé.
Très vite, j'apprends que le dernier bébé né à Salaunes a maintenant 47 ans ! Il est né en 1973 ! Ce n'est donc pas tous les jours que quelqu'un vient à la mairie déclarer un enfant ! J'avais tous les papiers nécessaires et l'hôtesse d'accueil se lance dans la réalisation de l'acte de naissance. Ça y est, je l'ai entre les mains et je retourne à la maison. Quelques minutes plus tard, la mairie m'appelle au téléphone pour me dire de revenir, il se pourrait qu'il y ait une erreur. Je retourne donc à pied à la mairie, pas besoin de voiture dans ce petit village de 1 000 habitants. J'arrive à la mairie et on me dit que finalement je suis venu pour rien. Je vois alors monsieur le Maire qui vient me féliciter et prendre des nouvelles du bébé et de la maman. Il me propose alors de venir porter un bouquet de fleurs et de relater l'événement dans le journal du Médoc. Je rentre ensuite chez nous, et je reçois un appel de la mairie, en fait si, il faut que je repasse à la mairie, Loën a de faux papiers ! Je ne suis pas actuellement reconnu comme le papa ! Je ramène l'extrait et l'acte de naissance qui est détruit, avant d'en refaire de nouveaux conformes.
Agnès, la sage-femme du village, et Isa, la sage-femme qui fait les accouchements à domicile, se partagent le suivi post-partum. Tout le monde va bien, la maman et le bébé. Le reste de la famille aussi, mais pas besoin de sage-femme pour le vérifier !
Cela fait déjà quelques jours que Loën est né, et nous commençons à sortir de notre cocon et recevoir des visites. C'est avec plaisir que nous présentons le beau bébé.
Mardi, monsieur le Maire et la responsable de communication de la mairie (sa femme), viennent à la maison nous apporter un bouquet de fleurs et féliciter la maman en personne. C'est l'occasion de prendre quelques photos pour le journal local. Chloé, notre grande de 5 ans et demi, propose une part de gâteau qu'elle a inventé, un bon gâteau chocolat-noisette, le tout accompagné d'Apibul pétillant sans alcool à la pomme ! C'est aussi l'occasion de discuter instruction en famille (ou école à la maison), pas besoin de contrôle pour voir que tout va bien pour nos enfants, leurs attitudes parlent d'elles-mêmes.
Et voici le moment de finir cette introduction à notre nouvelle vie de famille, qui s'annonce radieuse, pleine d'amour, de joie, et de jeux. Prenez soin de vous et au plaisir d'avoir de vos nouvelles.
