Pour avoir une version très courte, lisez l’avant-propos du récit du papa, et pour une version plus longue, je vous invite à lire ce magnifique événement narré par Vincent, accompagné de photos ici. Vous y retrouverez toute sa sensibilité et son humour.
Cela a commencé dès la conception. Immédiatement, j’ai su que nous avions mis en route un bébé et que c’était un garçon. Je ne sais pas, une intuition.
Ce qui est drôle, c’est que la plupart des gens nous ont prédit un garçon. Quelqu’un m’a même avoué l’avoir vu en rêve, un grand garçon jouant avec son papa… D’ailleurs, il est aussi venu me voir dans un songe, au milieu de ma grossesse, pour me décrire le pull de ses rêves :
Bleu « prince » (pas roi mais plus clair), orange et un peu de rose, parce que ce n’est pas parce que je suis un garçon que je n’aime pas le rose !
Hihi :) Connexion avec les anges, sans doute aidée par ma lecture du moment Les neuf marches, dans lequel on assiste à l’incarnation d’un enfant à naître durant les neuf mois de grossesse.
Avant de narrer le jour J, l’instant T, et pour mesurer combien j’ai eu l’accouchement de mes rêves, laissez-moi revenir sur le défi qui m’a animé pendant ces neuf mois de grossesse : accoucher sans la potion magique, ingurgitée pour Chloé puis Angèle et dont je gardais un souvenir… pas mauvais mais un peu comme si je n’avais pas accouché seule. Lié à ce défi, je voulais faire confiance en la nature, en mon instinct, ne pas être maîtresse (pour une fois :) ) mais me laisser porter par mon corps et mon bébé. D’ailleurs, si j’ai réussi mon défi, je pense que c’est en partie grâce aux femmes mères-veilleuses qui m’ont activement accompagnée durant cette grossesse, un merci infini et plein d’amour à vous les filles : Émilie, Audrey, Lucie, Camille, Charlotte, Clémence, Bénédicte, Sarah, Delphine, Céline, Agnès, Mylène, Héléna, Nathalie et Anaïs. Chacune selon ses manières et ses possibilités. Quelle beauté les filles merci merci merci.
Retour au jour J :)
La nuit précédant la venue au monde de Loën, J – 3, j’ai senti quelques contractions douloureuses se diffuser dans tout mon corps, une transformation s’opérait… et c’est dans cet état d’esprit qu’un rêve ou plutôt un cauchemar a surgi… (Tu te souviens Isa ? Celui dont le récit a été interrompu par une belle vague dans la piscine ahah…) Mon rêve donc… J’étais dans notre lit… et je sentais que le bébé venait et que j’avais besoin de Vincent, je me tournais alors pour le prévenir mais aucun son ne sortait de ma bouche, je parlais de plus en plus fort jusqu’à hurler, en vain. Sensation atroce (que de ne pas avoir le contrôle… ahah !). Je me mettais alors à tapoter Vincent et même à lui foutre des claques, mais il ne se réveillait pas non plus ! En désespoir de cause, je le traînais dehors pensant que le froid de la nuit le réveillerait. Durant la traversée de la maison, Vincent devenait tout flasque, inconsistant, tel un ballon de baudruche. Arrivée dehors, je n’avais dans les mains plus qu’une poche blanche, qui soudain, s’ouvrait et de l’eau en sortait. Brr… Inutile de vous dire qu’à mon réveil, j’ai su que notre enfant pointerait le bout de son nez sous peu. Allez allez, on s’active ! Gonflage du ballon d’accouchement (merci le voisin Pierrot), chauffage dans toute la maison, une belle activité de lecture et écriture avec les filles, séance kiné où ma masseuse préférée a mis tout son cœur à l’ouvrage, secours populaire en quête de culottes pour Chloé et où finalement je me suis retrouvée sans culotte, mais avec 30 œufs et 30 yaourts, et enfin, la médiathèque pour faire nos réserves de livres et de DVD avant de rester dans notre nid douillet pendant un moment.
Les contractions, courtes mais de plus en plus régulières, m’ont accompagnée tout au long de cette belle journée et j’ai entendu plus d’une fois :
Vous n’allez pas accoucher ici ! Je ne sais pas faire moi !…
Haha
En rentrant à la maison, ma voisine, qui était notre plan A (un grand MERCI Sarah, David, Léonie et Côme !) pour accueillir les filles lors de l’accouchement, m’a encouragé à aller prendre un bain, quelle magnifique idée… ! Angèle et Chloé ont saisi l’occasion pour passer un dernier moment privilégié avec moi, chacune leur tour. Quel bonheur et quelle force elles m’ont donnés avant de mettre au monde « petit nuage », le surnom de notre bébé pendant la grossesse. Angèle a encouragé bébé à faire des vagues dans le ventre. Il s’en donnait à cœur joie, et ma grande Chloé, elle, chantait avec moi des A, des O et autres jolies voyelles durant mes contractions, qui soit dit en passant, commençaient sérieusement à s’allonger. Vincent, qui sentait aussi que le moment magique arrivait, s’activait en cuisine, avec Angèle aux commandes : une délicieuse quiche végé et des cordons bleus pour les filles. À la sortie du bain, quand j’ai entendu l’annonce de Vincent :
Les filles mangent leur cordon bleu et je les amène chez Sarah et David.
J’ai rectifié illico :
Tu les amènes chez Sarah, PUIS elles mangeront.
Je n’ai même pas réfléchi, c’est sorti tout seul. Il faut dire que je commençais à… comment dire…, bref, à avoir des contractions douloureuses.
19h30 : Départ des filles, gros bisous bisous. Puis diffusion du message : « Allumez une bougie. », les quelques réponses que j’ai pu lire avant d’éteindre mon téléphone, ont été un puits d’amour. Vincent revient de chez Sarah, ouf ! Il a fait vite, on est sur la même longueur d’ondes !!! Je commence déjà à me dire, ouiiii mon bébé arrive bientôt, mais je ne me souviens pas que ça faisait aussi mal ! Ouf, les massages de mon chéri accompagnent bien mes contractions et me soulagent, dingue ! Dis donc, il a progressé en massage !
19h45 : Vincent me demande s’il doit appeler Isa. Réflexion, oui, non… OUI ! Cool !! Elle arrive dans trois quarts d’heure ! De ma bulle où je me love doucement, je vois que notre maison se cocoonise pour accueillir notre tout petit : bougies, Vincent est là, près de moi lors d’une contraction, puis il disparait et les jouets par terre aussi, présence rassurante pendant la vague, et hop, la table se remplit de gourmandises, un massage apaisant revient au bon moment et hop, une piscine qui se remplit… le rythme est hallucinant, j’ai l’impression que le temps court aussi vite que Vincent, qui hop, revient avec son maillot de bain sous un jean qu’il n’a pas eu le temps de reboutonner. Le temps court et en même temps, c’est long… quand est-ce qu’elle arrive Isa ??? Je n’en peux plus ! Je ne vais jamais y arriver… ! La quiche ? Non merci ! Par contre, des amandes enrobées de chocolat…
Vincent me rassure, elle arrive dans 10 minutes, ouf !!!
20h30 : En effet, Isa ne traîne pas, elle est là ! Je plonge dans la piscine avec son autorisation, enfin ça c’est ce que je veux faire apparaître dans votre imaginaire, en réalité je tombe lourdement dans la piscine. L’eau est brûlante mais quel soulagement immédiat… c’est magique ! Cette péri naturelle me permet de reprendre alors mes esprits et je bénéficie ainsi de longues minutes de repos et de répit, mais le répit se transforme en dépit… Après examen, je suis à 3 avec un col bien haut ! Hein ??? Pourtant j’ai hyper mal… !!! Les contractions ne tardent pas à revenir et de plus en plus intenses, c’est bon signe ! La présence de notre sage-femme a le don de me rassurer. Je sens que tout se détend en bas. Une Isa à côté de soi, c’est un peu comme THE femme éternelle et universelle, qui aurait donné naissance un nombre infini de fois, et qui te transmettrait tout son savoir et son expérience juste avec un regard, un mot, un rire, une phrase, bref, c’est magique. Je sens chaque avancée de notre bébé, je sens que cette venue au monde est le fruit d’une intense collaboration. Je reste presque une heure dans la piscine, que Vincent refroidit en même temps qu’il la vide avec de gros seaux (mais d’où sortent tous ces seaux ? pensé-je dans un état semi-conscient). D’une oreille lointaine, j’entends Isa se marrer :
Que ne ferait-on pas pour voir un homme passer la serpillière !
Ah… y en a par terre…
Bébé progresse, je suis à 6 :)
Bon sang, j’ai des fourmis dans les bras, je n’en peux plus. Isa me dit que je suis écarlate et me propose de sortir, je prends alors mon courage à deux mains car c’est ça ou je perds l’usage de mes jambes tellement l’eau est chaude !
Tout est prêt sur le canap’ pour m’accueillir, bâche, serviettes, couvertures…
21h30 : sortie du bain. Des gants d’eau froide s’il vous plaît !!! Partout sur le corps !!! Mon infirmier chéri me chouchoute et me soulage exactement comme j’ai besoin. Quelle chance d’avoir un homme aussi attentif et investi.
Ça y est, je sens que bébé entame sa descente finale et je me positionne pour l’aider à sortir. Je manque d’étrangler Isa en lui mettant un pied dans le cou.
Un regain d’énergie et d’amour m’envahit. Je sais faire, mon bébé sait faire, confiance, ne pousse pas, laisse la contraction et ton bébé avancer à leur rythme ! Yaha ! Je sens la tête passer et je pousse le fameux cri de la guerrière, wow la bestiole !!! J’avais oublié encore…
Ça y est, on voit ses cheveux ma chérie !
Me dit le futur papa. En fait, au lieu de glisser comme cela a été le cas pour les deux premiers bébés une fois le cercle de feu passé, ce petit être d’amour décide de rester quelques secondes de plus dans mon ventre, en plein milieu du passage délicat ! Arh… Je pose ma main sur sa tête, quelle douceur et quelle douleur en même temps ! Heureusement, quelle douceur ! La prochaine vague et j’entends Isa demander à Vincent de tirer la tête de notre bébé. Quelle drôle d’idée !!! Ça peut sembler barbare et pourtant, j’avoue être d’accord ! Dans cet instant, si l’amour de ma vie peut m’aider à faire naître notre bébé, c’est bienvenu, tout simplement bienvenu !!!
21h40 : Le miracle de la vie s’accomplit. Isa est arrivée il y a à peine plus d’une heure… wow quelle équipe de choc ! Merci aux grandes sœurs qui ont ouvert le passage :) Mon petit bébé atterrit dans les mains de son papa, qui a les larmes aux yeux, larmes d’une joie indicible. Vincent dépose ce cadeau merveilleux de la vie dans mes bras, sur mon ventre, au chaud sous les couvertures. Quelle rencontre magique après ces neuf mois ! Ça y est mon bébé, tu es parmi nous. Bienvenue Loën ! Sans chercher à savoir, mais les mains sous les fesses de mon bébé, mon intuition est confirmée : c’est un couillu. Comment il s’appelle ? Loën, c’est une évidence. Pour Vincent, pour moi. Oui, je dois préciser que l’on ne s’était toujours pas vraiment mis d’accord sur les prénoms… héhé ! Je grelotte comme des castagnettes mais cela ne m’empêche nullement d’apprécier et de profiter à fond de ces premiers instants magiques, ooh… ces petits bruits de souris, trop mignon, cette bouille… quelle beauté !
D’où vient le prénom Loën ? Nous l’avons entendu lors d’un repas chez des étudiants de Vincent, une jeune fille qui s’appelait Loën. Coup de foudre immédiat pour moi et quand j’ai interrogé Vincent du regard, il a souri. Loën, en vietnamien, c’est renaissance et c’est pour une fille. En celte, Loën signifie brillant de lumière, et c’est pour un garçon. Bingo ! Nous avions trouvé le prénom mixte ! En fait, Vincent n’aimait guère pour une fille… et pour un garçon, il aimait bien, mais en cherchait d’autres pour être sûr, alors que tout coïncidait ! Dans les mots voisins de Loën, on a lauk et lauka qui signifient « lumière dans les nuages » (on se souvient de son surnom dans mon ventre) Sans parler aussi de la voisine qui pour dire qu’elle pensait que c’était un garçon l’appelait Léon. Héhé, mêmes lettres que Loën. Et ce n’est pas fini, quand Lucie mon amie de fac m’a rappelé que son prénom aussi signifiait lumière, une nouvelle connexion opérait, elle sera la marraine de Loën !
Comme mes tremblements s’intensifient, Isa me propose la délivrance. Et c’est là que je comprends tout le sens de ce mot, mon placenta sort tout en douceur, et c’est la délivrance . Au fait Isa ! Garde-le moi, j’en ferai des smoothies ! C’est idéal pour reprendre des forces car c’est riche en fer et en vitamines ! Je ne sais pas si c’est grâce à cette mixture, mais je n’ai pas dormi pendant trois nuits !!! Tellement excitée par cet événement, je ne me lassais pas d’observer notre bébé le jour, la nuit… oh il sourit déjà… quelle merveille de la nature !
Isa s’en doutait et la balance le confirme, c’est un beau bébé qui vient d’arriver ! 4 kilos !!! Wow la bestiole ! Je comprends mieux maintenant… :)
Trois semaines ont passé et c’est un bonheur quotidien, une boule d’amour et de sérénité ce petit Loën. Les tout premiers jours, Chloé répétait sans cesse :
Maman, quel bonheur d’avoir un bébé comme ça dans la maison. Je ne sais pas si je rêve ou si c’est vrai, hier, il était dans ton ventre, et aujourd’hui, il est là, dans nos bras, quel bonheur !
Angèle, elle, adore se déshabiller et prendre son petit frère contre son torse nu. Quant au trio, il promet. Alors que Loën passait un moment avec ses sœurs qui lui faisaient écouter de la musique, j’entends Chloé dire à son petit frère à propos de Big Flo et Oli :
Tu vois Loën, ça, c’est du rock !
Enfin, les Salaunais se sont mobilisés autour de cette naissance et nous avons eu des cadeaux de naissance peu commun :) Nathalie de la supérette nous a offert des croissants et des chocolatines, ainsi que le Sud-Ouest et le journal du Médoc ! Notre voisine d'amour a offert un petit body de saison made in Salaunes. J+2, alors que nous étions en mode survie, qu'il était 14h30 et que nous commencions à crier famine… c'est Pierrot et Bernadette, nos autres voisins d'amour, qui nous ont discrètement offert une ribambelle de crêpes à la fleur d'oranger (mmmh… les souvenirs d'enfance !). Le maire est venu avec sa chargée de communication (sa femme) nous offrir un bouquet de fleurs et deux articles dans la presse locale (le Sud-Ouest et le journal du Médoc), la ferme du coin nous a offert 2 kilos d’un fromage des Pyrénées, succulent, pour que je fasse du bon lait. Et enfin, Chloé et Angèle ont eu droit à une sortie inoubliable à un concours de chiens de bergers avec Maggy. Et même Loën a fait un cadeau aux filles : une fabrique à histoires.
Bref, voilà la fin d’un récit et le début d’une histoire de famille qui s’annonce passionnante, pleine de cris (hihi) et de joie. Nous faisons connaissance tous ensemble et c’est chouette de voir la famille s’agrandir !